
JULIEN DORÉ + DARKO FITZGERALD
On croit savoir d’où sort Julien Doré. Il sort du poste de télévision. Là où il va, nul ne le sait, mais on peut être sûr que toutes les directions sont bonnes. À l'époque de sa jeunesse, c’est-à-dire aujourd’hui, il maîtrise déjà beaucoup de choses. Et l’on ne parle pas de son charme. On le saisit en écoutant ses chansons. Il a étudié l’art moderne et contemporain. Cela lui pèse un peu, mais il a compris que c’était un moteur d’une sacrée cylindrée. Il sait en particulier que la modernité a rendu délicat, au risque du kitsch, l’usage du lyrisme et de toute la petite famille des sentiments. Alors il invente des paravents, des leurres, qui relèvent tous de l’ironie et de l’idiotie. Cela va de sa barrette au grand écart entre Kinks et Alizée, de l’invention de tous ses enfants à celle de toutes ses enfances imaginaires, d’un premier album qui s’appelle Ersatz aux tatouages rendant hommage à ses divinités tutélaires Jean d’Ormesson et Marcel Duchamp. Duchamp-D’Ormesson ça signifie juste un écart maximum. Ça aurait pu être Metallica-Chateaubriand. Ce très grand espace, c’est lui seul qui en a dessiné les Limites, titre évocateur de son premier single. Et là-dedans il peut tout faire, avec une singularité qu’on n’avait pas vue depuis longtemps. Il n’est dans l’ombre de personne. Il s’est mis à l’abri de toutes comparaisons. Faire du beau sans que ça dégouline, oser l’intime sans que ça sente le renfermé, tenter le dandysme sans flirter avec l’excentricité naze, chanter les bords de mer sans que ça empeste le graillon. Une prouesse pour un « débutant ». La transposition à la scène devrait être des plus réjouissantes… À réserver d’urgence, vu l’engouement (mérité) pour ce nouveau venu ! www.juliendoreofficiel.com www.myspace.com/darkosavesmylife > photos par Patrice Camparmo
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