Le lieu / L'histoire
Le 25 juin 1983 ouvre à Toulouse, en bord de Garonne, une ancienne boîte de nuit qui se distingue très vite en accueillant des concerts. De 2 ou 3 groupes par mois, le rythme passe progressivement à une quinzaine de concerts mensuels, parfois à 5 ou 6 par semaine.
Peu à peu la programmation curieuse et novatrice du lieu, sa capacité à mettre en phase artistes et public, le soutien à la scène locale, la porte ouverte aux associations, une oreille tendue vers l'actualité musicale et l'évolution des goûts du public, vont faire de la salle de rock du bord de Garonne un lieu de pèlerinage indispensable pour les amateurs de musique live. Au fil des ans, le Bikini devient une des salles de concerts les plus célèbres de France, et s'impose comme une étape incontournable des tournées nationales et internationales. C'est aussi un révélateur pour nombre d'artistes qui y feront leurs début comme les Rita Mitsouko, les Stranglers, Pigale et les Garçons Bouchers, Noir Désir, Mecano, Lloyd Cole, Zebda...
S'y succèderont aussi Bérurier Noir, Paul Young, la Mano Negra, Little Bob, Kent, OTH, Jeff Buckley, NoFX, Paul personne, Tool, François Hadji-Lazaro, Muse, Coldplay, Placebo, -M-, Zebda, les Fabulous Trobadors, Arno, Korn, les Pogues, Elvis Costello, LKJ, Louise Attaque, Mickey 3D, Soufly, Indochine, Jeff Mills, St Germain, Carl Cox... pour ne citer qu'eux.
De 1983 à 2001, le Bikini accueille plus de 5 000 groupes.
Mais le vendredi 21 septembre 2001, l'explosion de l'usine AZF endeuille Toulouse et raye le Bikini du paysage culturel. Quelques mois plus tard, sa réouverture au même endroit est jugée incompatible avec le redémarrage de la SNPE. Commence alors un long parcours du combattant pour reconstruire dans l'agglomération toulousaine un lieu dédié aux musiques actuelles, tout en continuant à organiser des concerts. "Si on m'avait dit que j'allais attendre six ans, j'aurais tout laissé tomber ; confie le boss Hervé Sansonetto ; sans la famille, quelques amis et surtout l'équipe, des roads à Bleu Citron (les productions du même nom, associées du Bikini), je ne serais pas allé jusqu'au bout"
Entre temps, dès les jours qui suivent la catastrophe, un élan de solidarité s'est mis en place. De nombreux artistes multiplient messages et actes de soutien. Pierre Izard, président du Conseil général, s'engage tout de suite à prêter main forte pour faire revivre le Bikini. Pierre Cohen, député-maire de Ramonville, propose de prêter gratuitement la salle des fêtes, et se montre immédiatement interessé par la reconstruction du Bikini à Ramonville. Très vite se greffent François-Régis Valette et Sicoval (la communauté d'agglomération du sud-est toulousain), Martin Malvy et le conseil régional, ainsi que l'Etat par l'intermédiaire de la Drac Midi-Pyrénées.
Sur la période 2001/2007, l'activité du Bikini sera maintenue à bout de bras et quelques 500 concerts organisés dans différentes salles : la salle des fêtes de Ramonville bien sûr mais aussi le Havana, le Ramier, le Café Rex, le Confluent, la Grande Halle de L'Union, le Zénith, le Rio à Montauban, la Mounède, la Péniche, le Cri de la mouette, l'Ambassade, les Marins d'eau douce, la salle Mermoz, Vents du sud... Le 21 septembre 2007, le Bikini ré-ouvre enfin ses portes, troquant les bords de Garonne pour ceux du Canal du Midi. La salle reprend son rythme de croisière, accueillant plus de 300 événements par an.