
ASA
La symbolique est forte : la première chanson de l’album d’Aşa, Murder in the USA, évoque un crime : « Who’s gonna save me now / I shot my lover and I ran away ». Catharsis, évidemment.
Mais ce point – majestueusement – final d’une histoire d’amour est aussi le point de départ de l’album. « J’écris en miroir. J’étais dans une relation amoureuse destructrice. Je ne m’étais pas rendue compte que cette personne était aussi toxique. Si je continuais à descendre et à descendre encore, qu’allait-il se passer ? »
Aşa est bien incapable de tuer quiconque. « D’une certaine manière, cet album c’est de l’autobiographie. Même si je n’écris pas à propos de moi, ce sont mes pensées possibles, y compris des erreurs. » Et Lucid, son quatrième album, explore toute la palette des états passionnels, du plus doux au pire et du pire au détachement.
Toujours, les chansons d’Aşa lui viennent de la vie. La sienne, celles de ses amis, les histoires lues dans la presse. « Je prends quelques notes, je garde l’information en moi et la musique finit par venir. » Parfois, elle surgit tout soudain, comme pour Torn : On a toujours deviné qu’Asa était plus guidée par l’instinct que par le souci de la froide pureté. En 2007, quand sort son premier album, c’est un tranquille raz-de-marée : disque platine exemplaires, le prix Constantin, des centaines de concerts dans le monde et l’album Live in Paris... Le parcours radieux d’une inclassable révélation qui brouille les catégories classiques entre Europe, Afrique et Amérique, entre soul bien née et folk intuitif, entre pop et reggae en pente douce et chanson saute-frontières. Elle aurait pu continuer à galoper. Mais Beautiful Imperfection sort en 2010, Bed of Stone en 2014... Le nécessaire temps de vivre qui emplit l’âme, le cœur et la voix de telle manière que, par un jour d’été, une chanson jaillisse d’un coup jusqu’à son zénith.
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