« Si par la suite, j’ai envie de faire quelque chose d’un peu plus rock, il me suffit juste de brancher les guitares qu’on utilise déjà dans cet album (rires). » Adé vient tout juste de sortir son premier album d’obédience country-folk,
« Et alors ? », quand elle laisse échapper, dans la presse, penser d’ores et déjà à la suite. Celle qu’on avait découvert l’âme survoltée au sein du groupe Thérapie Taxi se trouve rapidement trop à l’étroit dans la formule qu’elle s’est choisie pour exister en solo.
« On était confinés, j’étais seule avec ma guitare, de retour chez mes parents, je n’avais pas de matos pour faire de la prod, donc je me suis retrouvée par la force des choses dans un cadre plus épuré et introspectif », plaide-t- elle avec le recul.
Ce premier chapitre – comme elle l’appelle – n’est qu’une des facettes de sa personnalité musicale. Ses premiers chocs d’adolescente des années 2000-2010 mélangent les genres, entre les boîtes à tubes country, Sheryl Crow ou Shania Twain, et le rock brut, des Sex Pistols aux Babyshambles.
« Quand je me suis lancée en solo, j’ai fait un reset sur qui j’étais et ce que je faisais dans le groupe, je ne voulais surtout pas me répéter – c’était ma grande crainte, sauf que j’étais traversée par mille trucs et j’en ai choisi un tout en sachant que je ne voulais pas faire des albums de country-folk toute ma vie. »
À cet artiste au style et au ton uniques, le monde ne peut pas s’imposer ; il préfère le penser, le façonner et le diriger. C’est quand il veut, où il veut. Son allure est le fruit d’un profond détachement mâtiné de tendances rockeuses.
Gentilhomme de fortune, comme l’était Corto, son « role model » de Maltais, Prattseul ne file pas droit. Esthète déjanté, Malraux sous acide Prattseul redéfinit la condition humaine en la teintant de surréalisme.
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